Mon écriture a trois petites têtes, la première prétend faire des histoires, le deuxième prend des images et les complète de mots, la troisième se juxtapose à des artistes. Les trois têtes n'ont pas de dents et portent un bonnet de laine en cette période.

lundi 19 février 2018

La Grande Der - 125

Le dos


Parfois je me retourne et il n'y a rien. C'est un bruit, c'est un mouvement d'air qui me donnaient l'envie de me retourner, il n'y a rien. L'envers du décor est une triste absence, le passé s'est éloigné, il s'est perdu. Et mon demi-tour l'a sans doute effrayé, rien, il n'y a pas une image de toi, pas une phrase que tu m'aurais dite en me voyant me retourner, je reste un moment sur cette hésitation, je veux voir un dauphin sortir de l'eau, je veux cet oiseau dérapant et sortant d'un brouillard. Ou de la motte de terre sortir la taupe. La patience peut aider, le mensonge aussi, on racontera qu'on a vu des merveilles en se retournant et qu'on est allé les chercher, bien sûr, on n'a pas tout ramené, il faut en laisser pour les autres dont on voit à présent le dos.


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